Témoignage de Yannis Gautier
Témoignage de Yannis Gautier
Abandonné par ma mère à l’âge de trois ans, j’ai vécu pendant une année au sein d'une famille d'accueil de la DDASS.
Un peu plus tard, mon père, peut‐être pris de remords, décida de me récupérer et me présenta à Mireille, sa concubine, avec laquelle il avait déjà deux enfants.
Mon père, noctambule et flambeur, possédait une boutique de prêt‐à‐porter,
commerce plutôt florissant, mais il confondait fâcheusement recettes et bénéfices.
Au cours de soirées arrosées de champagne et nimbées de fumée de cigares, il
prodiguait des chèques en blanc, conduite excessive qui eut malheureusement
des conséquences terribles sur les finances de la famille.
Pourchassé par ses créanciers, il dut très vite plier bagage et prendre la fuite
pour la Côte d'ivoire en m'abandonnant chez Mireille, tel un souvenir de son
infidélité.
Les années qui suivirent se révélèrent très douloureuses pour moi, tant sur le
plan moral que physique. Mireille, brisée par l'amertume et la haine vis‐à‐vis de
ce que je représentais, avait pris pour habitude de me battre.
C’est à coups de poing et de paroles destructrices qu’elle me fit comprendre
que je n'avais pas ma place au sein de la famille. Ne pouvant me renvoyer à la
DDASS, elle fit de moi son esclave, son homme à tout faire. Le plus triste dans
tout cela, c’est qu’à mes yeux d'enfant, elle était néanmoins ma mère.
Nous étions pauvres et manquions de tout à la maison : électricité, nourriture,
vêtements et les services sociaux devaient régulièrement nous venir en aide.
Faute de moyens, nous habitions dans les banlieues les plus difficiles de la
région parisienne et j’ai donc grandi dans un climat de violence permanente
que ce soit à la maison ou à l’extérieur.
Au fil des années, je me suis endurci et rebellé contre toute forme d'autorité et
cette démarche chaotique me fera connaître la prison dès l'âge de 15 ans.
Les dix années qui suivirent furent pour moi une véritable descente aux enfers
au cours de laquelle je vais successivement devenir un dealer, un drogué, un
père et pour finir un braqueur. Dans cette déchéance, j'ai échappé par deux fois
à la mort, perdu mon frère Frank, sauvagement assassiné dans un restaurant à
l'âge de 30 ans.
Ma rencontre avec Manu, une chrétienne qui m'accompagnera dans le dernier
chapitre de mon calvaire à l'intérieur de la maison d'arrêt de Bois‐d'Arcy où je
fus emprisonné pour deux vols à main armée, va modifier ma destinée.
C’est au cours de nos parloirs que, par l’entremise de Manu, Dieu se révèlera à
moi. Là, dans cet endroit si sale et inhospitalier, je vais expérimenter Sa grâce et
Il va par la suite intervenir de manière miraculeuse dans ma vie.
Après sept mois d’incarcération, je fus libéré provisoirement et, 36 mois plus
tard, dans l'obligation de me constituer prisonnier afin d'être jugé par une Cour
d'assises. La peine encourue pour les faits qui m'étaient reprochés était de 20 années et, là encore, Sa grâce n'a pas été vaine envers moi puisque c'est en homme libre que je ressortis du tribunal.
Dès lors, Dieu va bouleverser ma vie, mes projets et me donner la force de
renoncer à mon passé, à la drogue, à la violence et à mes anciennes
fréquentations. Il fera naître en moi un vif désir de Le servir et de témoigner de tous Ses bienfaits à mon égard, ce que je vais m’empresser de faire chaque jour et notamment au sein des quartiers sensibles.
Cinq années plus tard, à force de constance, j’ai pu accéder au ministère
pastoral, pour le plus grand bonheur de mon épouse Manu et de nos quatre
enfants.
À Lui toute la gloire !
Ce témoignage est un résumé du livre '52964 des ténèbres à la lumière'
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 5 autres membres